mercredi 28 décembre 2011

Poing de sature






Point de rupture avec l'état
Point d'éraflure dans le contrat
Point de non-retour au sénat
Poing de suture dans le constat

Poing gauche de l'amour au combat,
Poing de sature en bout de bras,
Points d'ossature à bout de force,
Râpés jusqu'en dernière écorce,
Les hommes...
          ...à crans, à nus, à bout,
Sont prêts à se dénuer de tout.
...
C'est donc qu'ils n'ont rien à perdre
Et que s'ils n'ont plus rien à perdre
Ils peuvent dépasser les limites!

Avancer, têtes hautes, dans un regard de face
Trouver la faille étroite et  libérer l'impasse
De leurs vies effarées... de leurs terreurs-granit
Il est temps d'arrêter d'accepter qu'illicite
Soit employé à tort, lois pondues pour la masse
En partance, enterrée , en détresse, en transit...
Les 99% qui résistent sont l'élite....! \*_*/

Poussière des toits, fumée des cendres, descente aux effrois planétaires
Planifiés sur une terre à vendre à ces enfoirés d'actionnaires
Poussée de fiévreux militants face à des hordes militaires
Parias entassés dans des camps, exilés forcés de se taire
"Peuple qui s'indigne et décide d'enfin ne plus se laisser faire"
Est-ce une prophétie ou juste un rêve illusoire et délétère?
Avons nous tort de croire encore à nos idéaux libertaires?
Ou bien raison de penser que la paix fera plier le fer...

L'évolution -sempiternelle chute en enfer- est régression
L'élocution -informelle langue de pute mère- est agression
Les grands de ce monde? Des minus qui lèsent toute la nation!
A la bouche inlassablement les mots "patrie" et "récession"
Ils vont nous la mettre profond comme en tout temps, ces entubeurs
Pour qui le violet d'un billet est plus bandant qu'un cri du coeur
Elle est venue l'urgence extrême à s'indigner, à s'insurger,
A brandir haut la voix du peuple, de tous les peuples de la terre...
Leur dire une bonne fois pour toutes qu'ils ne sont pas propriétaires
De nos pensées, de nos droits de nos voix et de nos libertés!

Réveillons-nous réveillons-nous! Plus le temps de tergiverser
2012 est là devant nous il y a urgence à transgresser
A ne plus jamais accepter cette enculade monumentale
Ni d'être dirigé par un oligarque aliéné mental!
Un génocide modernisé derrière le paravent fiscal,
D'abjects abus de pouvoir, foutage de gueule phénoménal :  

Voilà le programme prévisible de tout politicien en lice
Vous voyez bien qu'il est grand temps que nos voix s'unissent et s'immiscent... \*_^/

Point de rupture avec l'état
Point d'éraflure dans le contrat
Pont de non-retour au sénat
Poing de suture dans le constat

Poing gauche levé au combat
Poing de sature en bout de bras,
Points d'ossature à bout de force,
Râpés jusqu'en dernière écorce,
Les hommes...
         ... à crans, à nus, à bout,
Sont prêts à se dénuer de tout...!

Plutôt quitter sa veste que de la retourner
Plutôt l'amour comme arme que de vendre son âme...




Fraternité, Egalité... mais elle est où la Liberté
Si l'Egalité est bafouée!?!
On veut "Un pour Tous-Tous pour Un"
Donc... il faut une barque pour chacun ;-)


Lors, la vie je la Mélenchante:
Je vote pour une constituante
Pour la sixième république
Pour dire casse toi à Sarkofric!
Coquelicot en boutonnière,
Je vote une société plus saine.
Pour un peuple qui redevient fier :
Clés élyséennes dans la Seine!





jeudi 22 décembre 2011

Thon avec un B comme Bonite






Je crois je ne sais plus parler
J'ai trop tu ce qu'il fallait dire
Je crois je ne sais plus penser
Dès que je pense je pense au pire
Je crois je ne sais plus marcher
J'ai bien trop de mal à tenir
Tu vois je ne peux plus t'aimer
Je ne sais même plus sourire

Je regarde passer les trains
 Il en vient des milles à la ronde

Je recommencerai demain
Il en passe à chaque seconde

Je regarde passer les trains
Je ne sais faire que ça au monde

Derrière mon front les trains s'affrontent
Je pars au front contre ma honte...

Je sais je veux du temps, beaucoup,
J'ai tant peur que l'on me comprenne
Je sais je veux du vent, du doux,
J'ai si peur que l'on me surprenne 
Je sais je veux du lent, du flou,

Tu skies sur mes os 
moi je freine,
Je voudrais te pendre à mon cou
Je sais que ça n'est plus la peine

Même la bouteille ne suffit plus
A noyer mon ennui de tout
Mon esprit déjà dans les nues
N'a même plus besoin d'être saoul
Il est quasi mort,vide et mou
Juste un fil le retient en bas
Suffit de le couper d'un coup
....Et je ne suis plus là

Je suis ces draps que l'on oublie
 En plein vent sur un étendoir
 Et qu'une raffale emplie de pluie
 Arrache à leurs rêves d'illusoire
 Je suis un cerf volant qu'on lâche
 Un ballon gonflé à l'hélium


Un oiseau qui n'a plus d'attaches
 Plus rien sur mon curriculum






Alors je cours à perdre haleine
Mon souffle court qui fait des siennes
Moi même je me joue de ma peine,
Calfeutrée derrière les persiennes
Mi-closes de mon regard pérenne
Vision-nuit de mes yeux-phalènes,
Ma vue s'éclate, pupilles-sirènes
Tu skies sur mes os moi je freine

Me voilà albatros géant,
Mouette rieuse, fou du Bassan,
Une arabesque suivant les vents
Planant dessus les océans
Je fuis oui je m'en vais enfin
Retrouver le vol des anciens
Plus de pieds de bouche ni de mains
Juste une paire d'ailes dans un écrin

Oh prenons garde et lissons les
C'est un trésor à préserver
Cadeau magique unique inné
Faut juste apprendre à se poser...
La chance inouie de voyager
De virer volter vol-planer
Trouver bon port où débarquer
Et un bateau pour convoler....


Je regarde passer les marins 
Je ne fais plus que ça au monde

Là où je suis y a plus de trains
 Y a plus qu'l'océan et ses ondes

Les saisons brûlent ou nous inondent
 On ne pêche pas à notre faim

Moi je sers de guide aux marins
Vol d'oiseaux pour leurs yeux qui sondent...


Ils sondent de leurs rétines brûlées
Le vaste espace reflets nacrés
Ils fendent l'immensité glacée,
Se perdent avant de repérer
Les lignes azurées plus foncées
L'étendue aux quatre horizons,
Les creux de vagues en pâmoison,
L'antre sauvage des poissons...




Moi dans ma tête je suis un Thon
Thon avec un D comme Daurade
Thon avec un B comme Bonite
Un thon qui s'prend pour un dauphin
Un thon qui s'prend pour une sirène
Ou même pour un poisson volant...
Face à cette vaste mascarade
Sûr que je vais finir ermite
Tu skies sur mes os moi je freine
 Mais j'ai plus d'os je crie "arêtes"
 Si j'ai plus d'eau c'est plus la peine
Si j'ai plus d'eau, plus d'os en fait...

... J'ETOUFFE.

AU BOUT DU CHEMIN, IL EXISTE UN AILLEURS....



J'ai marché trop longtemps
Et je suis assoiffée
Je ne sais depuis quand
Je ne bois que ma langue
De fait il est grand temps
Que je trouve un rocher
Une oasis exsangue
A laquelle m'abreuver
Je fatique et je tangue
Je titube, essoufflée
Le battant haletant
Le plexus affolé
Qui sait ce qui m'attend
C'est sûr, je deviens dingue

Je gravis les chagrins
Je franchis les ravins
Alpiniste de l'âme....
Et mes pieds crevassés
S'appuyant sur les failles
En découvrent les charmes,
Sous ces feuilles amassées
Par le vent, qui s'entassent
Et moi qui cours après,
L'épuisette à la main,
J'ai trouvé mon chemin
Un chemin galérien
Tout bordé de chardons
Mais baigné de jasmin

Et je baille....
Aux corneilles, aux cornouailles
Aux ripailles sous la treille
Aux treillis de bataille
Laissez moi, j'ai sommeil
Et en plus je me caille!
L'été a pris ses clics
L'automne claque à mon cou
Dénuée de tactique
Pour raviver l'air doux
Je m'échappe, en cavale
vers des pays merveille
Je fuis ce temps glacial
Pour des contrées soleil

Poussiéreuse et fourbue
D'avoir tellement couru
Je m'effondrais au pied
D'ancestraux baobabs
Dont l'ombre salvatrice
Ne suffît pas pourtant
A calmer la brûlure
De mon corps harassé
J'avais erré sans fin
En tous sens, souvent nue
Arpentant le sol comme
On scande des syllabes
Calmant mes cicatrices:
Cataplasme apaisant
De souvenirs heureux,
D'une quiétude passée... 
Me voilà enfin arrivée
Sur le palier du Monde
Me voilà toute émerveillée
Et l'âme vagabonde....
 Me voilà enfin destinée
A la pureté du Monde
Me voilà toute étonnée
Tant les vagues y abondent...


Après tant de soif non étanchée
Et tant de sècheresse
Après tant et tant de lutte âmée
A corps cris coeur ouverts
Après tant et tant d'épreuves,
Incommensurables obstacles
Après tant et tants de deuils,
D'irrémédiables pertes....
Passe file le temps
Tranché en lie ou liesse
Court vole crapahute le temps
Toute voiles à l'envers
Haletante je m'écrabouille,
Fauchée, hors habitacle,
D'avoir cru sans cesse que l'herbe
Du voisin avait plus beau vert

Me voilà enfin arrivée
Sur le palier du Monde
Me voilà toute émerveillée
Et mon âme vagabonde
 

Me voilà enfin destinée
A la pureté du Monde
Me voilà toute étonnée
D'en ressentir les ondes....


Jamais baisser les bras, ils servent à entourer
Toujours lever le poing si il est Liberté
Tenir à ses valeurs elles valent bien les heures
Qu'on passe à s'insurger pour un morceau de coeur
On abandon'ra pas, on va continuer
A brandir nos draps, tout peints de nos idées
En jean en djelabah en sari en criée
On lance le débat, se débattre c'est inné.... !

Me voilà enfin à l'orée
De ce palier du Monde
Ma voilà même toute adorée
Choyée chaque seconde
 Me voilà au sein de ces signes
Sans gêne ils me répondent
A l'intérieur de moi l'insigne
De l'harmonie féconde


Il y a là tout proche le pallier de ma vie
Friable comme la roche sous le sable endormi....
Je vais le réveiller.

Je vais le réveiller...

Je vais ME réveiller!

                                                                  

dimanche 18 décembre 2011

FAIRE FACE





FAIRE FACE



                     
Face à la haine, la réception

Face à la peine, consolation

Face aux ragots, faire silence

Face aux jugements, se faire confiance

Face aux violence, entité paix

Face aux méfiants, témérité

Face aux erreurs,compréhension

Face à nos peurs, liquidation

Face à la vie, carpe diem

Face à la mort, se dire je t'aime

Face au malheur, dure ascension

Face au bonheur,acceptation



Aux pâles heures de décembre,

J'ai pris la fuite et ma pâleur...

Et je les ai parsemées d'ambre.



                     

samedi 21 mai 2011

MAIN TENDUE, POING OUVERT

Encre de Cécile Chopin
Mordre
A pleines dents la vie, la pomme et le bon pain
Ou sa peau adulée douceur acidulée
Pour les jeux de l'amour cette chair mordillée
La pulpe du coussin quand la jouissance vient...
Mordre oui à pleine dents  tenir à pleines mains
L'eau fuyante et précieuse tes hanches ton cul tes seins
La lèvre inférieure qui eut voulu parler
La poussière quand se battre devient l'unique lien

Tordre.
La bouche dans un rictus affamé de justice
Le corps dans la douleur quand la nuit fait silence
Et qu'affamée la maladie nous joue sa danse
Face à de telles souffrances il n'est point de milice...
Tordre le cou du sort s'il s'obstine sale engence
A s'acharner pétri de poisse de pus de vice
Epris et pris dans la marée basse, en souffrance,
Le coeur se tord aussi d'amasser l'immondice

Partir.
Sans tirer sur personne juste par tire d'ailes
Quitter le quotidien englouti dans ses rêves
Tenir debout  un joint un verre de vin aux lèvres
Ouvrir en rotation chacune de ses ocelles
Prendre son baluchon  le remplir d'étincelles
Donner un tour de clé et rejoindre la grève
Où la barque attend là, tout près de la nacelle
De trop de vent l'océan semble pris de fièvre 
Partir!

En pâtir.
En partie d'empathie empêtrée en sursis
Mais apathique aussi emportée en survie
Toutes' ces failles à combler suc-combler sans tomber 
Ni succomber aux sombres décombres du passé
Le cordon placentaire liane entre ventre et vie
Puis l'enfance-lumière où l'or a ruissellé 
En clarté répandu avant que d'être capté
Par le temps répandant ses odeurs d'équilibre, et

En finir.
Avec les préconçus préceptes prédécesseurs
Les jugements hâtifs les principes éhontés
Les fachos avachis les censeurs insensés
 Incessants assassinats de libres penseurs
Avec la peur  la honte qui gouvernent les moutons
La culpabilité qui ronge tous nos os
Ce peuple issu pourtant d'une révolution
Mais pour un bout de pain il retourne sa peau

Jouir.
D'être ici bas passeur de sueur  lisseur d'ailes
Carpelle protecteur pour les générations 
Jouir d'un rayon de lune d'un quartier chaud du ciel
De trop t'humidifier de goûter l'unisson
D'une caresse fluviale  de la saveur du sel
Quand ta peau est bateau et que sur toi je tangue
Jouir  aussi de tes yeux éclatantes prunelles
Tout comme le souvenir de ta langue à ma langue...

S'enfuir.
Allons réinventer mon amour toi et moi
L'osmose souterraine ancestrale et limpide
Où nos âmes emmêlées où nos corps n'ont plus froid
Aiment à se rencontrer fougueux et  intrépides, 
Et nos coeurs trépidants et crépitant de foi
En l'autre en ce qu'il est en ses pouvoirs de guide
Nous allons regards fiers sur l'escalier des ciels
On dépasse le septième... on devient éternels

mercredi 18 mai 2011


Paix Rimée (chanson)


Si je suis périmée, éperdue, militante, 
Si je suis affamée d'intensité ardente
Si je suis balayée d'une main outrageante
Je vieillis... c'est le temps.

Si je mords si je crie si je crache du purin
Si je me tords et prie et souffle du chagrin
Si oui, je suis partie et jamais ne reviens
L'océan...force-aimant.

Si je pleure tsunami en ravageant mes yeux
Si je perds mes amis à trop leur dire adieu
Si je meurs d'insomnies à coups... de coups de bleus
J'effleure.. le firmament.

Avec Toi il y a Moi,Avec Moi il y a Toi
Contre Moi il y a Toi, Contre Toi il ya Moi
Contre nous il y a Tout  et bien sûr on s'en fout
Ensemble on y arrivera...

Et si je suis amère à m'en ronger de rage
Si quand je plonge la mer me rejette vers le large
Si je ne parviens plus jamais jusqu'au rivage
C'est la faute du vent.

Si je ne peux faire autrement que faire naufrage
Je me laisse flotter tu vois je me tiens sage
Et je me pends aux algues , je m'en peins le visage 
ça c'est grâce à l'enfant.

Si je suis en tort tant pis: je suis encore en vie!
Si je suis un corps envie de toi nu dans mon lit
Et si je suis en r'tard, en avance, étourdie
C'est l'émoi de l'amant.

Avec Toi il y a Moi,Avec Moi il y a Toi
Contre Moi il y a Toi, Contre Toi il ya Moi
Contre nous il y a Tout  et bien sûr on s'en fout
Ensemble on y arrivera...



Si je n'ai plus rien à apprendre ou à attendre
Plus rien à esperer plus rien pour me surprendre
Je m'exlipse, en jachère, je vais même me fendre
De méditer l'instant.
 
Avec Toi il y a Moi,Avec Moi il y a Toi
Contre Moi il y a Toi, Contre Toi il ya Moi
Contre nous il y a Tout  et bien sûr on s'en fout
Ensemble on y arrivera...

Mais pour que la paix règne il faut bien plus que ça
Pour que la paix reine devienne pérenne ici bas
Il faut conduire les rênes l'Amour à bout de bras
Sans relâche, incessant.

Mais pour que la paix règne encore faut il y croire
Que le peuple se saigne au lieu de broyer du noir
Qu'il ose enfin dire Stop à la haine, l'inertie
De la peur cette vipérine pire ennemie

Avec Toi il y a Moi, avec Moi il y a Toi
Contre Moi il y a Toi, contre Toi il y a Moi
Contre nous il y a Tout, mais on saura lutter
Vivre  Libres et  Conscients.

mardi 17 mai 2011




  

CORPS-PORT-AILE (poésie chantée)


Qui sont ces corps-souffrance
Qui prient et se débattent?
La douleur en puissance
Qui les percute, éclate
A l'intérieur des murs
A l'intérieur des âmes,
Puis redevient murmure,
Vacillement de flamme....
                                                                                                                                                                              Peinture de Zamor                                                                 
 Qui sont ces corps-partance
Aux os qui se contractent,
Usés de lassitudes,
Errant nus sur l'asphalte,
Perclus de solitude...
Et un cri. Qui résonne.
Terreur. Fuite. Hébétude.
Quand les coeurs s'emprisonnent...

Face à ces corps-détresse
Je fais incantations
Prières, offrandes, promesses 
Pour briser leurs prisons...
Je les soigne et les panse,
Et je recouds leurs veines,
Je leur chante la chance
Et adoucis leurs peines

Le reste je m'en balance
Je les couvre de laine

Quand le froid est trop dense...
Je les fais rois et reines
De mon château d'enfance:
J'imagine la scène
Et je les vois qui dansent,
Riant à perdre haleine...

A leur appel intense
Je réponds d'un élan:
Je vole, je m'élance,
Prends la main qu'on me tend,
La caresse et la garde
Pour insuffler la force,
Et quand je les regarde
Je vois leur pauvre écorce...

Comme je me sens futile
Et trop civilisée!
Leur détresse est mon île,
Je voudrais m'y baigner...
Non, ne pas m'y noyer
Mais m'en éclabousser,
Colmater leurs malheurs
Et dilater mon coeur...

Oh! dites-moi qui sont ils
Ces corps que l'on mutile?
Dont l'âpre déchirure
Ne tolère point suture:
Car je les vois, blessés,
Bancals et titubants
Emouvants, bouleversés,
Lutter contre les vents....

Performance de Lyzane Potvin
Ou vont ces corps-errance
Teintés de lourds secrets
Prompts à l'incohérence
Et les yeux embués
De trop taire la démence,
Inhumaine compagne
Qui envahit leurs sens
En un interne bagne... 

D'où viennent ils enfin
Pour être si désaxés?!
Et quelle douce main 
Pourrait bien les sauver
Ces corps qui aimaient tant avant, s'abandonner Au plaisir... 
Se retrouvent condamnés

A ne plus ressentir
Qu'un épuisement  lourd
Une amertume et pire
encore: le désamour!
Je voudrais les aimer
Assez fort pour qu'ils vivent!
Et leur tendre le gué
Pour passer sur la rive,


Peinture de Lidie Arickx

La belle, la lumineuse,
Qui enfin reliera
En eux 
l'impétueuse
Soif de vie d'ici bas
A leur âme souffreteuse
Qui en a plein les bras...


Ils détruiront leurs chaînes
Leurs cordages geôliers,
Déchiquetteront  haine,
Carcans, laisses et colliers...
Ces corps qu'on a dit morts,
Alités, amputés,
Se relèv'ront encore,
D'eux mêmes délivrés....


Ils arracheront chaînes, bandages aux poignets
Lapideront ceux qui voudraient s'interposer
A coups de corps à corps ils dompteront la mort
Ils se joueront bien d'elle et prendront le bon port
Le bon port, le bon havre, le bon dieu, le bon quai
Enfin c'est en chantant qu'ils pourront avancer
Martellant pas à pas un seul mot: LIBERTE!
Ces corps qu'on a dits morts se relèv'ront encore
Ces corps qu'on a dits morts se relèv'ront encore
Ces corps qu'on a dits morts se relèv'ront encore
Se relèv'ront encore
Se relèv'ront encore....