jeudi 22 décembre 2011

Thon avec un B comme Bonite






Je crois je ne sais plus parler
J'ai trop tu ce qu'il fallait dire
Je crois je ne sais plus penser
Dès que je pense je pense au pire
Je crois je ne sais plus marcher
J'ai bien trop de mal à tenir
Tu vois je ne peux plus t'aimer
Je ne sais même plus sourire

Je regarde passer les trains
 Il en vient des milles à la ronde

Je recommencerai demain
Il en passe à chaque seconde

Je regarde passer les trains
Je ne sais faire que ça au monde

Derrière mon front les trains s'affrontent
Je pars au front contre ma honte...

Je sais je veux du temps, beaucoup,
J'ai tant peur que l'on me comprenne
Je sais je veux du vent, du doux,
J'ai si peur que l'on me surprenne 
Je sais je veux du lent, du flou,

Tu skies sur mes os 
moi je freine,
Je voudrais te pendre à mon cou
Je sais que ça n'est plus la peine

Même la bouteille ne suffit plus
A noyer mon ennui de tout
Mon esprit déjà dans les nues
N'a même plus besoin d'être saoul
Il est quasi mort,vide et mou
Juste un fil le retient en bas
Suffit de le couper d'un coup
....Et je ne suis plus là

Je suis ces draps que l'on oublie
 En plein vent sur un étendoir
 Et qu'une raffale emplie de pluie
 Arrache à leurs rêves d'illusoire
 Je suis un cerf volant qu'on lâche
 Un ballon gonflé à l'hélium


Un oiseau qui n'a plus d'attaches
 Plus rien sur mon curriculum






Alors je cours à perdre haleine
Mon souffle court qui fait des siennes
Moi même je me joue de ma peine,
Calfeutrée derrière les persiennes
Mi-closes de mon regard pérenne
Vision-nuit de mes yeux-phalènes,
Ma vue s'éclate, pupilles-sirènes
Tu skies sur mes os moi je freine

Me voilà albatros géant,
Mouette rieuse, fou du Bassan,
Une arabesque suivant les vents
Planant dessus les océans
Je fuis oui je m'en vais enfin
Retrouver le vol des anciens
Plus de pieds de bouche ni de mains
Juste une paire d'ailes dans un écrin

Oh prenons garde et lissons les
C'est un trésor à préserver
Cadeau magique unique inné
Faut juste apprendre à se poser...
La chance inouie de voyager
De virer volter vol-planer
Trouver bon port où débarquer
Et un bateau pour convoler....


Je regarde passer les marins 
Je ne fais plus que ça au monde

Là où je suis y a plus de trains
 Y a plus qu'l'océan et ses ondes

Les saisons brûlent ou nous inondent
 On ne pêche pas à notre faim

Moi je sers de guide aux marins
Vol d'oiseaux pour leurs yeux qui sondent...


Ils sondent de leurs rétines brûlées
Le vaste espace reflets nacrés
Ils fendent l'immensité glacée,
Se perdent avant de repérer
Les lignes azurées plus foncées
L'étendue aux quatre horizons,
Les creux de vagues en pâmoison,
L'antre sauvage des poissons...




Moi dans ma tête je suis un Thon
Thon avec un D comme Daurade
Thon avec un B comme Bonite
Un thon qui s'prend pour un dauphin
Un thon qui s'prend pour une sirène
Ou même pour un poisson volant...
Face à cette vaste mascarade
Sûr que je vais finir ermite
Tu skies sur mes os moi je freine
 Mais j'ai plus d'os je crie "arêtes"
 Si j'ai plus d'eau c'est plus la peine
Si j'ai plus d'eau, plus d'os en fait...

... J'ETOUFFE.

2 commentaires:

  1. Hey Emma, je ne sais qui tu es, mais tu as pris le temps de lire et de m'écrire ce petit mot magik, "j'aime!", qui vaut tous les encouragements puisque un seul qui aime est déjà une réponse à ma raison d'écrire... Toucher quelqu'un, quelque part, lui servir d'écho... Merci Emma! :-)

    RépondreSupprimer