jeudi 22 décembre 2011

AU BOUT DU CHEMIN, IL EXISTE UN AILLEURS....



J'ai marché trop longtemps
Et je suis assoiffée
Je ne sais depuis quand
Je ne bois que ma langue
De fait il est grand temps
Que je trouve un rocher
Une oasis exsangue
A laquelle m'abreuver
Je fatique et je tangue
Je titube, essoufflée
Le battant haletant
Le plexus affolé
Qui sait ce qui m'attend
C'est sûr, je deviens dingue

Je gravis les chagrins
Je franchis les ravins
Alpiniste de l'âme....
Et mes pieds crevassés
S'appuyant sur les failles
En découvrent les charmes,
Sous ces feuilles amassées
Par le vent, qui s'entassent
Et moi qui cours après,
L'épuisette à la main,
J'ai trouvé mon chemin
Un chemin galérien
Tout bordé de chardons
Mais baigné de jasmin

Et je baille....
Aux corneilles, aux cornouailles
Aux ripailles sous la treille
Aux treillis de bataille
Laissez moi, j'ai sommeil
Et en plus je me caille!
L'été a pris ses clics
L'automne claque à mon cou
Dénuée de tactique
Pour raviver l'air doux
Je m'échappe, en cavale
vers des pays merveille
Je fuis ce temps glacial
Pour des contrées soleil

Poussiéreuse et fourbue
D'avoir tellement couru
Je m'effondrais au pied
D'ancestraux baobabs
Dont l'ombre salvatrice
Ne suffît pas pourtant
A calmer la brûlure
De mon corps harassé
J'avais erré sans fin
En tous sens, souvent nue
Arpentant le sol comme
On scande des syllabes
Calmant mes cicatrices:
Cataplasme apaisant
De souvenirs heureux,
D'une quiétude passée... 
Me voilà enfin arrivée
Sur le palier du Monde
Me voilà toute émerveillée
Et l'âme vagabonde....
 Me voilà enfin destinée
A la pureté du Monde
Me voilà toute étonnée
Tant les vagues y abondent...


Après tant de soif non étanchée
Et tant de sècheresse
Après tant et tant de lutte âmée
A corps cris coeur ouverts
Après tant et tant d'épreuves,
Incommensurables obstacles
Après tant et tants de deuils,
D'irrémédiables pertes....
Passe file le temps
Tranché en lie ou liesse
Court vole crapahute le temps
Toute voiles à l'envers
Haletante je m'écrabouille,
Fauchée, hors habitacle,
D'avoir cru sans cesse que l'herbe
Du voisin avait plus beau vert

Me voilà enfin arrivée
Sur le palier du Monde
Me voilà toute émerveillée
Et mon âme vagabonde
 

Me voilà enfin destinée
A la pureté du Monde
Me voilà toute étonnée
D'en ressentir les ondes....


Jamais baisser les bras, ils servent à entourer
Toujours lever le poing si il est Liberté
Tenir à ses valeurs elles valent bien les heures
Qu'on passe à s'insurger pour un morceau de coeur
On abandon'ra pas, on va continuer
A brandir nos draps, tout peints de nos idées
En jean en djelabah en sari en criée
On lance le débat, se débattre c'est inné.... !

Me voilà enfin à l'orée
De ce palier du Monde
Ma voilà même toute adorée
Choyée chaque seconde
 Me voilà au sein de ces signes
Sans gêne ils me répondent
A l'intérieur de moi l'insigne
De l'harmonie féconde


Il y a là tout proche le pallier de ma vie
Friable comme la roche sous le sable endormi....
Je vais le réveiller.

Je vais le réveiller...

Je vais ME réveiller!

                                                                  

2 commentaires:

  1. Ce rythme si profond ne peut s'inventer. Il est secret de l'âme, petite musique d'un cœur trop emballé, il est tambour du monde battant la chamade, il est pour être trouvé sur le bord d'un chemin par une âme en errance. Il est une fontaine pour abreuver le marcheur, il est une histoire de vie faite pour le partage qui ne veux pas la guerre et cherche jour après jour, la lumière de son chemin futur.

    Sa compagnie m'est agréable malgré une mélancolie si présente.

    Un jour, les mots font leur chemin, nous rencontrent et nous donnent la force d'avancer un peu plus loin.

    Merci.

    Belle soirée,

    Roger

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  2. Cher Roger,

    Ces mots sont forts, très forts, car ils me reconnaissent. Et, plus que d'être lue, je me sens "entendue"... "Rythme profond...Il est secret de l'âme, petite musique d'un cœur trop emballé, il est tambour du monde battant la chamade, il est pour être trouvé sur le bord d'un chemin par une âme en errance. Il est une fontaine pour abreuver le marcheur"...!!! Devrais-je par soucis d'humilité minimiser le plaisir-baume que sont ces mots sur les miens?! Non, bien au contraire, voilà trop long le temps à écrire pour soi-seule, et moment est venu de partager... écrits lus, entendus, échanges.... n'est-ce pas le début de la non vacuité des "écris vains"?
    Avec toute ma gratitude et mille belles choses

    Bons vents... à bientôt sur "le chemin du grand jardin"...\*_*/
    Sté.

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