samedi 21 mai 2011

MAIN TENDUE, POING OUVERT

Encre de Cécile Chopin
Mordre
A pleines dents la vie, la pomme et le bon pain
Ou sa peau adulée douceur acidulée
Pour les jeux de l'amour cette chair mordillée
La pulpe du coussin quand la jouissance vient...
Mordre oui à pleine dents  tenir à pleines mains
L'eau fuyante et précieuse tes hanches ton cul tes seins
La lèvre inférieure qui eut voulu parler
La poussière quand se battre devient l'unique lien

Tordre.
La bouche dans un rictus affamé de justice
Le corps dans la douleur quand la nuit fait silence
Et qu'affamée la maladie nous joue sa danse
Face à de telles souffrances il n'est point de milice...
Tordre le cou du sort s'il s'obstine sale engence
A s'acharner pétri de poisse de pus de vice
Epris et pris dans la marée basse, en souffrance,
Le coeur se tord aussi d'amasser l'immondice

Partir.
Sans tirer sur personne juste par tire d'ailes
Quitter le quotidien englouti dans ses rêves
Tenir debout  un joint un verre de vin aux lèvres
Ouvrir en rotation chacune de ses ocelles
Prendre son baluchon  le remplir d'étincelles
Donner un tour de clé et rejoindre la grève
Où la barque attend là, tout près de la nacelle
De trop de vent l'océan semble pris de fièvre 
Partir!

En pâtir.
En partie d'empathie empêtrée en sursis
Mais apathique aussi emportée en survie
Toutes' ces failles à combler suc-combler sans tomber 
Ni succomber aux sombres décombres du passé
Le cordon placentaire liane entre ventre et vie
Puis l'enfance-lumière où l'or a ruissellé 
En clarté répandu avant que d'être capté
Par le temps répandant ses odeurs d'équilibre, et

En finir.
Avec les préconçus préceptes prédécesseurs
Les jugements hâtifs les principes éhontés
Les fachos avachis les censeurs insensés
 Incessants assassinats de libres penseurs
Avec la peur  la honte qui gouvernent les moutons
La culpabilité qui ronge tous nos os
Ce peuple issu pourtant d'une révolution
Mais pour un bout de pain il retourne sa peau

Jouir.
D'être ici bas passeur de sueur  lisseur d'ailes
Carpelle protecteur pour les générations 
Jouir d'un rayon de lune d'un quartier chaud du ciel
De trop t'humidifier de goûter l'unisson
D'une caresse fluviale  de la saveur du sel
Quand ta peau est bateau et que sur toi je tangue
Jouir  aussi de tes yeux éclatantes prunelles
Tout comme le souvenir de ta langue à ma langue...

S'enfuir.
Allons réinventer mon amour toi et moi
L'osmose souterraine ancestrale et limpide
Où nos âmes emmêlées où nos corps n'ont plus froid
Aiment à se rencontrer fougueux et  intrépides, 
Et nos coeurs trépidants et crépitant de foi
En l'autre en ce qu'il est en ses pouvoirs de guide
Nous allons regards fiers sur l'escalier des ciels
On dépasse le septième... on devient éternels

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